Angus Taylor développe une pratique sculpturale où la présence physique des œuvres s’allie à une attention aiguë portée à la matière. Travaillant majoritairement à une échelle monumentale, ses sculptures s’imposent par la masse, le poids et la construction, plutôt que par le récit ou la symbolique explicite.

Installé près de Pretoria, Taylor puise largement dans son environnement immédiat. Il travaille le granite de Belfast, le jaspe rouge, la terre compactée, l’ardoise, le charbon ou encore l’herbe, qu’il assemble, empile ou compacte davantage qu’il ne les sculpte au sens traditionnel. Même lorsqu’il recourt à des matériaux classiques tels que le bronze ou le granite, il en détourne les usages : le bronze peut accueillir des textes incrustés, tandis que le granite est traité comme un module, privilégiant la construction à la finition.

Cette approche instaure une tension féconde entre permanence et fragilité, tradition et expérimentation. Des matériaux perçus comme modestes ou utilitaires sont élevés par une grande rigueur technique et une compréhension intuitive des formes. Refusant la monumentalité comme commémoration, l’œuvre de Taylor propose plutôt une présence silencieuse et ancrée — ni héroïque ni symbolique, mais profondément humaine.

Il y a plus de vingt ans, Angus Taylor fonde Dionysus Sculpture Works (DSW), une fonderie indépendante devenue un lieu majeur de production sculpturale en Afrique du Sud. En parallèle de sa propre pratique, DSW collabore avec de nombreux artistes et joue un rôle actif dans la formation et la transmission des savoir-faire. Cet engagement durable dans le faire — à la fois individuel et collectif — est au cœur du travail de Taylor.

Ses sculptures figurent aujourd’hui dans d’importantes collections publiques et privées en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. En 2017, il reçoit le prix Helgaard Steyn pour sa contribution majeure à la sculpture sud-africaine contemporaine.

Oeuvres d’Angus Taylor